CANCER DU SEIN, VERS LA VICTOIRE DÉCISIVE

par Louis St-hilaire

De l'espoir plus que jamais

«Madame, vous êtes officiellement une survivante!» Ces quelques mots, le Dr Jean-Pierre Ayoub, onco-
logue au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), les répète de plus en plus fréquemment à des femmes qui, aux prises avec un cancer du sein, ont dû lutter durant cinq longues années. «En fait, grâce aux avancées de la recherche médicale, nous pouvons aujourd'hui annoncer cette grande nouvelle à quelque 90 % des patientes chez qui l'on a dépisté un tel cancer à un stade précoce. Et l'avenir apparaît encore plus prometteur.»



















Fernand Labrie: Le cancer du sein dans le collimateur


En 2005, dans une entrevue accordée au magazine Entrepren-
dre
, le scientifique Fernand Labrie affirmait qu'en partie grâce aux travaux que son équipe et lui mènent depuis plusieurs années, «il n'y a plus aucune raison, aujourd'hui, pour qu'un homme meure d'un cancer de la prostate dépisté à un stade précoce». Deux ans plus tard, croit-il qu'il sera bientôt en mesure d'affirmer la même chose au sujet du cancer du sein chez la femme? On le sent un peu étonné au bout du fil, comme si la réponse allait franchement de soi...








Deux chaires... qui n'ont pas de prix!

Pour venir un jour à bout du cancer du sein, la coopération entre chercheurs fondamentalistes et cliniciens semble à l'évidence souhaitable. Pourtant, il existe encore très peu de centres de recherche conçus spécifiquement pour mettre en contact ces deux types de spécialistes.



Les gènes, au cœur de la maladie: cibler les mutants


Ex-président du Département d'oncologie clinique de l'Univer-
sité McGill, le réputé chercheur Brian Leyland-Jones affirmait, en 2003, qu'il faudrait encore de 10 à 15 ans de recherches avant la prochaine grande percée génétique — soit le traitement sélectif des patients fondé sur des techniques de ciblage moléculaire de grande précision —, et peut-être même encore 25 ans avant de pouvoir recourir au ciblage moléculaire dans la prévention du cancer. «L'objectif, expliquait-il, sera alors d'identifier la signature génétique des sujets pendant leur jeunesse. S'ils présentent une prédisposition génétique au cancer du sein, par exemple, les femmes pourront recevoir un traitement non toxique à long terme, lequel supprimera la protéine spécifique anormale venant du gène, ce qui les préservera pour toujours de la maladie.»





Dépistage : Un programme qui commence à porter fruit


Entre 1975 et 2005, alors même que l'incidence du cancer du sein augmentait sensiblement au Canada, on assistait à une légère diminution de la mortalité. Si le perfectionnement constant des traitements disponibles a joué un rôle majeur dans cette réussite, nul doute que les efforts déployés pour parvenir à dépister toujours plus tôt les tumeurs y sont également pour beaucoup.









L'heure juste, grâce à la médecine nucléaire

Si les avancées de l'imagerie médicale ont permis de dépister avec infiniment plus de précision, et beaucoup plus tôt, des tumeurs cancéreuses, celles de la médecine nucléaire — en particulier avec l'arrivée de la tomographie d'émission par positrons — ont engendré une véritable révolution dans notre capacité à déceler rapidement la rechute d'un cancer et à en déterminer l'étendue.
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